Petr Stančík

Le moulin à momies

2013 | Druhé město

Une brève promenade le conduisit jusqu’à la brocante de Moïse Mandelblut, qui se trouvait dans une cabane en bois, sur le marché au bétail, juste en face de l’église jésuite Saint Ignace de Loyola. Cette cabane se tenait déjà là, manifestement, à l’époque où le Père de la nation de bienheureuse mémoire fit exposer les trésors du Saint Empire Romain et elle était si difforme, gangrénée de vrillettes et putrescente qu’elle luisait glauque dans la nuit, ne tenant sans doute plus que par cette dense puanteur de harengs saurs dont elle s’était posément imprégnée à travers siècles.

 

Le commissaire ouvrit la porte et quitta la clarté du jour pour entrer dans une pénombre confinée. Le passage fut si abrupt que la tête lui tourna et une veine de son nez éclata. Il s’appuya au mur, pressant un mouchoir sur ses narines, mais déjà un vieux Juif voûté en caftan reprisé, coiffé d’une kippa noire semblable au globe d’une planète étrangère où la sudation aurait par ses blanches lignes tracé des continents, claudiquait dans sa direction. De sa canne, il écartait les chaises de son chemin tout en marmonnant sans discontinuer :

« Assoyez-vous, messire, ça vous passera. Vous savez, traverser un seuil à Prague peut être assez woscheistlich1Mot yiddish : étrange, inquiétant. (N.D.T.) . Prague, Praha, est la ville des prahy, des seuils, c’est pourquoi elle est ainsi nommée ; mais elle n’est pas seulement la ville des seuils ordinaires, de ces morceaux de bois entre l’extérieur et l’intérieur, bien que de ceux-là aussi elle soit faite. Elle est surtout la ville des seuils entre notre monde, appartenant à la sphère d’activité de la Sephira Malkhout, et les mondes des Sephirots les plus élevés. Des seuils comme ceux-là apparaissent souvent aux mêmes endroits, mais à certains moments, tels qu’une configuration particulière de corps célestes. Par exemple, dans la synagogue Vieille-Nouvelle, sous la lampe éternelle, à chaque conjonction de Saturne et Jupiter apparaît un seuil dont le passage mène dans le même lieu de prière, dans la même ville, mais c’est là une Prague faite des souvenirs de ceux qui ne l’habitent plus. Tandis que notre monde est créé à partir d’une matière brute et inerte qu’il faut modeler par la force et par un travail éreintant, cet autre monde est composé de matière beaucoup plus subtile, de la matière fluctuante des courants astraux qui, spontanément quoi que de façon impermanente, gardent l’empreinte des pensées et des désirs humains. C’est une Prague gélatineuse, se métamorphosant sans cesse ainsi qu’une soupe bouillonnant à la surface de laquelle émergent continuellement des bouchées de maisons, de rues et même des quartiers entiers qui, en un instant, replongent dans les profondeurs pour être remplacés par d’autres. Une Prague peuplée de spectres semi fluides, aux visages frémissant de milliers de formes. Une Prague qui vieillit non de dégradation, mais bien plutôt d’imprécision ; une Prague où le temps fait proliférer les maisons en formes fantastiques, enflées d’inexistantes architectures, où les rues transpercent la ville telles une troupe de serpents, une Prague dont la carte varie constamment sous tes yeux à l’instar de flammes. Cette Prague-là est bien renouvelée en permanence par de fraîches pensées, mais quiconque s’y égare en trouve rarement la sortie et, le plus souvent, il disparaît, oublié dans quelque insignifiant recoin… »

 

Le brocanteur se tut et laissa son regard divaguer dans le néant. La goutte d’une larme pendait à son œil tandis que du coin de sa bouche dégouttait la salive. Dans le silence demeurant, les grignotis de la vrillette résonnaient étonnamment. Du coin de l’œil, Durman saisit un mouvement dans les sombres profondeurs de l’échoppe, mais déjà Mandelblut s’était ressaisi et se remettait à fourrer le fil de son récit dans l’oreille du commissaire.

« Comme je le disais, quelques-uns des seuils qui mènent dans les autres mondes, séphirothiques, apparaissent toujours dans les mêmes lieux de Prague, messire. D’autres oscillent de-ci de-là, prennent corps dans des seuils ordinaires puis s’en évaporent, peut-être par le fait du hasard, peut-être suivant un dessein précis que nous ne comprenons pas. Bien… et passer un tel seuil alors qu’on ne s’y attend pas peut considérablement rallonger le chemin. Ou encore le raccourcir de beaucoup, mais pour cela, la personne concernée doit être geboïrn in saïdn hemdl2Yiddish. Littéralement « né dans une chemise de soie », autrement dit « avec une cuillère en argent dans la bouche ». : née sous une bonne étoile. »

 

Passé un instant, Durman avait repris ses esprits et cessé de prêter attention à la signification du bavardage de ce brocanteur, le laissant résonner en arrière-plan comme une musique orientale nostalgique. Il se leva et ses yeux, à présent tout à fait accoutumés au demi-jour, scrutèrent la boutique avec curiosité. Quelques pas lui suffirent à s’approcher d’un énorme tas de vêtements, accusant différents degrés d’usure, et il posa la main dessus.

 

Le ramassis, curieusement tiède sous sa main, se mit à pulser et onduler, ce qui le fit soudain ressembler au giron d’une femme sur le point d’accoucher. Le commissaire fit un pas en arrière et d’instinct recouvrit son visage de ses mains, ce nonobstant il continua de suivre l’action à travers les interstices de ses doigts.

 

La vulve textile s’entrouvrit à grand effort et de sa fente saillit le renflement d’un sommet de crâne, luisant de liquide amniotique et de mucosités.

Cette illusion de naissance fut déjouée par une fragrance poignante, familière, mélange de castoréum et d’ambre gris. Le commissaire voyait à présent que les luisances de la tête en cours d’éclosion n’étaient pas dues à des mucosités, encore moins à quelque liquide amniotique, mais à de la brillantine. Entre temps, la tête était sortie tout entière du tas de vieux linge, aussitôt suivie de la partie supérieure du tronc de son meilleur ami : le détective autarcique Alter.

Durman, soulagé, lui serra la main et fit retentir sa voix avec jovialité : « Que faites-vous ici, cher collègue ? Cherchez-vous quelque chose pour votre maison à peu de frais ? » Puis il s’inclina prestement vers son oreille pour chuchoter : « Pas un mot sur le meurtre d’hier pour l’instant, je ne veux pas que Mandelblut en ait connaissance. »

Alter acquiesça tout en affichant un timide sourire pour répondre à la question posée à voix haute : « N’ébruitez pas cela en société, cher collègue, mais je suis un amateur passionné de toutes sortes d’antiquités, brocantes, bazars, bric-à-brac et monts-de-piété. Ce n’est, bien entendu, pas dans le but de faire des économies, la mine d’antimoine dont j’ai hérité ne le permettrait pas décemment ; en revanche, j’aime les objets dont on a usé, qui ont été touchés, améliorés, réparés, je suis toujours heureux d’introduire ma main dans leur plaie et, d’après les traces de leurs utilisations, de déchiffrer leur passé. »

 

Tout en parlant, il finit par démêler également du tas ses longues jambes maigres, vêtues de coquets pantalons à carreaux gris et violets, suivant la dernière mode parisienne, ce par quoi il paracheva sa renaissance avec succès. Il se suspendit en confident au bras du commissaire qu’il mena dans une flânerie à travers le magasin.

L’enquêteur succomba vite à la passion de son ami et ils furent tous deux saisis par la fièvre du chineur. Sitôt que l’œil connaisseur et expérimenté d’Alter apercevait quelque chose d’intéressant, Durman se précipitait tel un braque : il se ruait, dénichait et rapportait.

 

Une heure plus tard environ, empoussiérés, éreintés mais heureux, ils s’assirent dans de vieux fauteuils dont les blasons de tissus délavés sur l’assise avaient été élimés par des fesses de haute naissance, ils s’allumèrent un cigare et examinèrent leur butin.

Alter étendait ses doigts longs, fins et nerveux au-dessus de ce tas de trophées, comme pour les réchauffer aux invisibles flammes du temps.

Le premier objet qu’il détacha du lot fut une balle de fusil. Entièrement plate d’un côté, elle avait de l’autre une petite anse soudée, probablement pour être portée à une chaîne autour du cou.

« Cette balle-ci a provoqué des bains de sang », dit Alter avec un soupir. Il tourna la balle devant les yeux de Durman de sorte à ce qu’il puisse voir une gravure aux lignes fines comme des cheveux : MELPZWG 12/VI/1848.

« Ces lettres indiquent le nom de Marie Eleonore Philippine Louise Princesse de Windisch-Grätz et ces chiffres la date de sa mort, expliqua-t-il. Nul doute que c’est cette même balle qui atteignit la princesse de Windischgrätz tandis qu’elle se repaissait du spectacle de la révolution depuis sa fenêtre. L’auteur de l’attentat n’a jamais été trouvé. Son mari a fait bombarder Prague à l’artillerie lourde en représailles. Le jeune prince Joseph fit extraire la balle du crâne de sa mère et la porta en pendentif jusqu’à la première de l’opéra de Wagner, Tristan et Isolde, qui a eu lieu l’an dernier à Munich…

– Le 10 juin 1865 précisément, ajouta Durman d’un air chagrin. Je n’oublierai jamais ce jour, parce que je n’y étais pas. Le roi Louis II avait réservé toutes les places pour lui et ses invités. On ne m’a pas laissé entrer. J’ai marché autour du théâtre royal toute la nuit comme un chien affamé, essayant d’entendre quelque chose… hélas, les murs trop épais ne laissaient pas sortir le moindre son. Vers minuit, il s’est mis à pleuvoir et les coulées d’eau qui tombaient du toit, de l’endroit le plus fin du bâtiment, rincèrent quelques notes du final qui firent légèrement trembler le tuyau de la gouttière sur lequel je pressai mon oreille avide. »

Durman inclina la tête pour lire de nouveau la date gravée sur la balle.

« Le douze juin. Alors la première de Tristan et Isolde a eu lieu seulement deux jours avant l’anniversaire du meurtre de la princesse de Windischgrätz. Est-ce un simple hasard ? », dit pensivement le commissaire ; mais le détective continua son récit : « C’est justement lors de cette première qu’un inconnu a volé la balle et la chaîne à même le cou du prince. Cela s’est passé pendant l’air final d’Isolde. Le prince était si touché par ce chant, par l’envoûtante Transfiguration où Isolde prend conscience que pour pouvoir vivre réellement son amour, elle doit se débarrasser de la fallacieuse vie mondaine, qu’il ne remarqua même pas la main qui tâtonnait à son cou. Il se rendit compte de la perte seulement lors des derniers mots d’Isolde unbewusst, höchste Lust, moment où il voulut baiser tendrement la balle de sa mère. Le prince loua mes services sans délai afin que je lui rende ce souvenir de famille. Le fait que nous ayons trouvé cette balle dans le fourbi d’objets sans valeur d’un brocanteur laisse entendre que le but réel de cet infâme délit était la chaîne en or à laquelle elle se trouvait accrochée. Le voleur ne se doutait pas de ce qu’il volait, c’est pourquoi son identité n’a aucune importance. »

Ne pouvant qu’être d’accord, Durman passa à l’article suivant : des gants de soirée blancs, élégants qui, à y regarder de plus près, étaient étrangement dépourvus de coutures car ils étaient fait en peau de mains humaines soigneusement dépouillées d’une seule pièce. Le commissaire, fasciné, observait la finesse des dessins que traçaient les lignes aux bouts des doigts, ce qui lui évoquait toujours le labyrinthe du parc du château de Schönbrunn où il avait, jadis, sauvé la vie de l’empereur. Les doigts du propriétaire d’origine étaient curieusement longs et fins, exactement comme ceux qu’il faut à un pianiste ou un perceur de coffres-forts. Le commissaire esquissa un sourire car l’association de ces deux mots lui évoqua l’histoire de Richard Cornout, homme d’origine anglaise arrêté un an auparavant à Karlovy Vary. La journée, Cornout jouait du piano dans le restaurant de la station balnéaire et la nuit, au même endroit, il dérobait ce qui restait dans les caisses. C’est justement son oreille musicale exceptionnelle qui l’avait mené sur la voie du crime : il ne pouvait se résigner à ce paradoxe fondamental de la musique qui veut que les intervalles entre les notes doivent être accordés soit avec une valeur identique, soit naturellement, sans qu’il soit possible pourtant de parvenir parfaitement à l’un ou à l’autre. Le détective interrompit le flot de ces réflexions : « Je ne comprends pas. La musique ne m’a tout simplement pas fait grâce de son baiser. Lorsque j’étais petit garçon, mes parents m’avaient inscrit au violon, mais le professeur me frappait la tête de son archet, si bien que j’ai pris cet art en grippe. Je ne sais pas lire la moindre note.

– Moi aussi j’allais aux cours de violon… le professeur m’a également frappé la tête de l’archet, mais j’adore la musique, répliqua Durman, interloqué. Je vais bien volontiers vous expliquer tout cela. Savez-vous pour le moins ce qu’est une octave ? »

Le détective secoua la tête.

« Et la façon dont le son naît de la vibration des cordes ?

– Oui, ça oui ! lança le détective d’un air réjoui. Je me souviens de l’avoir appris en cours de physique. » Durman s’en réjouit lui aussi :

« Excellent ! Alors figurez-vous une corde, disons… d’une longueur d’un pied. Nous appellerons sa note « fondamentale ». Si vous raccourcissez la corde exactement de sa moitié, donc à la mesure d’un demi pied, sa note sonnera une octave plus haut. Si vous raccourcissez la corde d’un tiers encore, elle sonnera une quinte plus haut. Raccourcie d’un quart : une quarte plus haut. Si vous la raccourcissez au cinquième, elle sonnera une tierce majeure plus haut ; d’un sixième, d’une tierce mineure plus haut et ainsi de suite. Ce qui vaut aussi, c’est que les harmoniques entre deux notes, parmi lesquelles se trouvent les parfaites, autrement dit les fractions de nombres entiers des intervalles donnés, sont agréables à l’oreille.

– Je comprends », acquiesça le détective. Durman continua son exposé : « L’intervalle entre la fondamentale et l’octave se divise en quelques notes, la convention pour la musique européenne étant de sept. C’est maintenant que les difficultés apparaissent. Comme nous l’avons déjà expliqué, une note d’une octave plus haut a sa longueur d’onde réduite de moitié, autrement dit sa fréquence est double. Alors que le La de référence a 440 cycles par seconde, la note à l’octave supérieure en a 880 et celle à l’octave inférieure a 220 cycles par seconde. À présent, faites le calcul : si nous voulons diviser l’octave en sept notes dont les intervalles seraient identiques par quel nombre faudrait-il multiplier le cycle de chaque ton ?

– Septième racine de deux, répondit le détective sans hésitation.

– Très juste, le congratula Durman. Car septième racine de deux puissance sept est égal à deux. La difficulté c’est qu’alors aucun intervalle entre deux notes prises arbitrairement, à l’exception de l’octave, ne peut être exprimé par une fraction de nombre entier et, par conséquent, aucun ne sonne avec une parfaite justesse.

– Et si les notes se suivaient à intervalles réguliers ?

– Il en va ainsi pour la plupart des gammes. Par exemple, l’accordage classique pythagoricien place à l’intérieur de l’octave cinq tons, à l’aide seule de quintes justes dans un rapport de trois à deux. Toutefois, aucune combinaison d’intervalles justes ne peut donner comme résultat l’octave juste. La conséquence en est que quelques notes sonnent faux, expliqua Durman. Il me semble, ainsi, que c’est peut-être dans cette impossibilité d’atteindre la perfection que réside justement la magie de la musique, sa mystérieuse capacité à exprimer, sans mots ni images et pourtant avec une si grande précision, l’incomplétude du désir… » Durman partit dans une songerie. Une légère bourrade de son ami le fit toutefois revenir incontinent à la réalité : « Alors, pour résumer : les notes peuvent être fausses soit toutes de la même façon, soit certaines plus que d’autres. Or, elles ne peuvent jamais être justes à l’identique. Et c’est justement cela qui poussa Cornout et son oreille sensible à la folie. » Le commissaire se tut un instant pour glisser ses mains dans les gants. Ils lui allaient si parfaitement qu’à les porter il se sentait presque douloureusement nu. Obéissant à une impulsion soudaine, il se dirigea vers un clavecin jadis orné de marqueteries splendides, mais présentement rongé jusqu’à la moelle du bois et joua, sans la moindre erreur, la fugue en Do majeur du Clavier bien tempéré de Bach.

Ce qui était troublant, c’était qu’il n’avait jamais joué cette composition auparavant.

Il jugea qu’il se sentirait mieux sans les gants, seulement il lui était extrêmement difficile de les ôter. Ils lui collaient à la peau et les lignes des mains s’attachaient aux siennes. Après avoir enfin réussi à les enlever, il continua : « Cornout a tout d’abord essayé de construire un piano colossal, dont chaque touche comprenait la série complète des notes à intervalles justes vers le grave comme vers l’aigu, ce qui demandait de réunir huit mille cordes. Puis, lorsqu’il comprit que même un monstre pareil ne serait capable de jouer des accords justes, il tenta de construire un clavier parfaitement tempéré. Chaque corde devait, tandis qu’il jouait, changer sans interruption de longueur dans une proportion correspondant à des fractions de nombres entiers, ce qui était assuré par deux systèmes de onze engrenages, respectivement dotés de 1, 2, 3, 4, 5, 6, 8, 9, 10, 15 et 16 dents. Cet instrument exigeait que chaque intervalle soit tout d’abord ajusté à l’aide de deux leviers à crans qui rapprochaient les roues respectives, dont la rotation ajustait la longueur des cordes et, ensuite seulement, de frapper sur la touche concernée. Par exemple, pour aller à la tierce mineure supérieure, il fallait placer le premier levier sur le sixième degré, le deuxième levier sur le cinquième degré, tourner la manivelle et puis jouer. Une fois que Cornout eut fini de mettre toutes ses économies dans cette expérimentation, il n’en eût toujours pas assez et se mit à voler. Pour cela aussi son oreille absolue l’aida. Elle lui permettait de reconnaître la combinaison chiffrée du coffre-fort le plus sûr. Et sa passion pour la musique fut ainsi la cause de sa perdition : nous lui avons justement mis la main dessus tandis qu’il jouait le manuscrit d’une sonate inconnue de Beethoven, tout à côté du coffre qu’il venait à peine de détrousser et où il avait eu la surprise de trouver la partition parmi les bijoux et les liasses de billets. »

Alter fit cette remarque :

« C’est bien souvent au moment de la consécration qu’ont lieu de tels retournements. Il faut savoir que les malfaiteurs croient que la peau des mains des perceurs de coffres-forts célèbres conserve leur habileté même après la mort et que celui qui revêt de tels gants saura ouvrir facilement n’importe quel coffre. C’est, fort heureusement, une simple superstition, du moins espérons-le. »

 

Traduit par Eurydice Antolin
eurydice.ant@gmail.com

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1. Mot yiddish : étrange, inquiétant. (N.D.T.)
2. Yiddish. Littéralement « né dans une chemise de soie », autrement dit « avec une cuillère en argent dans la bouche ».