1

C’est une belle main d’homme. Je la vois virevolter dans le vent comme un dragon chinois, se contorsionner, assaillie par le doute, puis desserrer le poing, relâcher les doigts, et disparaître de ma vue. Je la regarde quand je veux être seul, parce c’est la découverte des formes qui fait de quelqu’un un être humain. J’en parle quand je ne sais plus où j’en suis, et je la jette en pâture aux femmes, quand j’ai envie d’elles.

Je l’ai offerte, tout simplement à ma dernière maîtresse, Anna, qui m’a répété un an plus tard que « oui, c’était bien en partie à cause de ta main ». Un an plus tard, et je n’en avais même pas honte. A leurs yeux, ma main était la seule chose qui n’avait pas subi de cicatrices, à la différence de mon cœur, de mes cheveux, de mes pensées, elle seule avait conservé sa beauté, probablement. « Tu te rappelles, Bertrand, tu m’avais jeté ta main comme à un chien, et depuis je m’en étonnais ». Le monde était gouverné par un dieu miséricordieux qui se moquait de nos péchés, mais qui voulait savoir si on éprouvait des sentiments, et si on savait observer les endroits où il avait placé les œuvres les plus précieuses de sa création.

*

Même si je n’ai plus envie de toucher Anna, car sa peau s’est durcie, son corps jadis si beau a cessé de m’intéresser, même si j’ai perdu l’envie de son corps, comme si Anna, ou son cœur avaient disparu de ma mémoire, ma main nous lie malgré tout. Je la tiens, Anna est un enfant, tout comme moi d’ailleurs.

J’ai laissé encore une fois ma main virevolter devant mes yeux, cette main qui découvre les formes, oui, qui découvre les formes. Quelle certitude rassurante ! J’ai replié mes doigts. Rien ne leur ressemble dans le corps humain, si ce ne sont les rides du visage, tout aussi exceptionnelles. J’ai lu mon code génétique, rangé dans une boîte d’allumettes, il contient mes racines grâce auxquelles je trouve ma place dans le monde, et je peux étreindre les corps et les objets. J’ai allumé la flamme de la connaissance. Cette main me fait pitié, elle n’est pas obligée de toucher Anna, d’écrire des emails. Je suis assis sur le gazon devant le bâtiment où je travaille, une cigarette allumée à la main. A Prague, au cœur de l’Europe.

J’ai senti la terre tourner.

Je suis là assis, je furette, je cherche une femme, un rapport humain. Je regarde autour, je fais voyager mon doigt sur la carte. Je voyage. Sans bouger.

*

J’ai éteint ma cigarette et regagné mon bureau. J’ai observé mes collègues et j’ai réfléchi à l’époque dans laquelle on vit. J’ai réalisé que j’ignorais mes collègues, tout comme cette époque, et j’ai également réalisé que j’aurais été incapable de dire si j’aimais mes collègues ou cette époque. J’ai toujours senti que j’étais quelqu’un d’exceptionnel, sans aucun rapport avec mon époque ou avec notre bureau.

Je me suis mis à étudier de près mes collègues, et je me suis rendu compte qu’aucun d’entre nous n’a en fait besoin de gagner de l’argent, aucun d’entre nous n’a de famille, chacun ne pense qu’à soi. Cet argent qu’on n’a pas besoin de gagner, on a pourtant envie de le gagner, et plutôt que d’avoir une famille, on a une copine, ou alors de temps en temps on pense à ses clients. On confie ses parents mourants à des personnes plus âgées, à ceux qui savent encore s’occuper des êtres humains. Exactement comme je le fais moi-même, avec mon père mourant. On aime les voitures, les appareils électroniques, les chiens. Je suis le seul à tout faire à l’envers. Je n’aime rien, ni le design, ni les films.

J’ai compris que je n’avais aucune preuve de mon originalité. J’ai compris que ce sentiment d’être exceptionnel venait probablement de ma tête et de mes jambes, qui n’ont rien d’exceptionnel. Je vivais un mensonge, en toute naïveté. Je pensais être exceptionnel parce que je pouvais toucher ma tête et mes jambes à tout moment. Mais je n’ai trouvé aucune autre preuve de mon originalité au bureau. J’ai compris que c’était la nature qui se chargeait de me faire croire que j’étais exceptionnel, dans un désir de me protéger, pour une raison inconnue.

*

Assis à ma table de travail, j’entrouvre ma valise dans laquelle je transporte ma vision du monde. J’observe le bureau puis le parc. Tout s’est simplifié, je suis plus près des choses, mais l’époque reste amorphe. Où est l’appareil d’état, où sont les socialistes, et le prolétariat ? Qui sommes-nous ? Qui suis-je ?

Plein d’espoir, j’ai ouvert la valise, dans laquelle je porte mes connaissances historiques. J’en ai retiré un croquis du siècle dernier, j’ai mouillé mon doigt avec un peu de salive, et j’ai retiré la révolution industrielle, puis en faisant bien attention j’ai aplani les deux feuilles de papier carbone. Je les ai levées à la hauteur des yeux, et j’ai regardé le monde autour de moi à travers ces cent cinquante dernières années résumées ici par de l’encre. Tout correspond, la ligne de montage Ford continue de fonctionner sans grands changements, les valeurs se perdent comme avant, le sentiment d’aliénation et de fin du monde se maintient. C’est incroyable à quel point le savoir qu’on a accumulé à propos de l’âme de l’homme moderne reste indépassable.

Tout ce que je demande, c’est que la douleur reste la même, rien de plus. On s’applique d’autres crèmes sur le corps. La science s’est enfin mise au service de l’être humain, elle contribue à la joie et à l’amour, et bien que la technologie de l’amour n’aie pas vraiment avancé, car on ne peut pas exiger de la science qu’elle apprenne aux humains à aimer, celle de l’union des sexes a certes bien avancé. La science qui étudie les femmes a rendu à la femme son corps, qu’elle a ensuite commencé à distribuer par pure bonté de cœur. La médecine s’est arrangée pour que le corps féminin ne pose plus aucun problème. Voilà comment on vit. On devrait éprouver une vraie joie de vivre. On vit une époque formidable, dans un monde intérieur et extérieur formidable, rempli de belles femmes bronzées toute l’année. Il suffit d’offrir quelques bières. Il suffit de passer outre le premier puis le deuxième refus. Il suffit de faire glisser les brettelles du soutien-gorge ou de la robe.

Mais je ne peux pas me contenter d’une femme. Ni même de l’amour, à supposer que je puisse le trouver. J’ai l’impression de devenir préhistorique, dépassé. Je regrette de ne rien laisser après mon passage, je réalise que ma vie est futile. Je sais que les autres vont se moquer de moi si je n’arrive à rien de concret.

Et pourtant je veux quelque chose d’autre. J’ai annoncé que je laissais tout tomber, que j’abandonnais tout. Et je l’ai fait. Je ne suis pas revenu le lendemain. J’ai décidé de ne plus consacrer ma vie au travail, mais…Le seul salut, c’est l’art, je n’ai aucun doute là-dessus. Et la clé qui ouvre la voie à l’art est par exemple, la capacité d’aimer. Sans doute.

J’ai décidé de trouver non seulement une femme, mais aussi l’amour, une vraie relation. J’ai eu envie de parcourir à nouveau ce chemin si mystérieux, si long, si humain, ce chemin qui mène d’un être à l’autre. Je veux traverser le désert, mais cette fois je veux voir des miracles au passage.

Je veux reprendre ce chemin, car je crois que cette fois la fin sera différente.

J’ai vraiment envie de régler ma vie une bonne fois pour toutes, au moins en partie.

*

Anna…cela fait plusieurs mois que je me dis que je vais la quitter. Quand je vois une autre femme, je perds toute mon estime pour Anna, comme si c’était sa faute qu’il existe d’autres femmes plus belles encore. Je crois qu’on est dans cette phase où les histoires entre hommes et une femmes n’ont plus d’avenir, pour reprendre l’expression des constructivistes. Comme si on pouvait ranger l’avenir dans la poche de sa veste. Il est bien plus probable que quelque chose nous manque maintenant. Il faudrait que quelqu’un fasse quelque chose, pour que tout se mette en branle. Il faudrait que quelqu’un demande la main de quelqu’un d’autre, que quelqu’un se décide à aller quelque part. Mais personne ne fait rien. Nous ne nous quittons pas, je ne l’ai pas quittée cette fois. C’est une histoire qui n’a pas d’avenir, mais qui remonte au passé, qui a sa propre logique. Je ne veux pas rester seul. Quelqu’un doit bien s’occuper de mon chat Prop.

*

L’après-midi on s’est retrouvé dans notre trois pièces. Anna rentrait du travail, de quelque part, moi aussi du travail mais d’un autre endroit, et pourtant on s’est retrouvé. On a jeté les clés sur la table, tout s’est fait dans les règles. On apercevait les champs couverts de gel à travers la fenêtre, on se sentait en sécurité, avec une pointe de fierté et d’étonnement que personne ne voulait reconnaître.

Le soir on a écouté Essentiel DJ Mix sur Radio 1, la radio londonienne, sans savoir si on était ici ou là-bas. On ne savait pas quoi faire de nos têtes, de nos mains. On est resté assis, mais on avait envie de se lever. Anna se reposait sur ma poitrine, je la tenais par le coude, en fait c’est elle qui me tenait. Je contemplais le plafond. Ce fut un des moments les plus difficiles de ma vie.

Je lui ai dit au revoir, et je suis parti au festival de cinéma de Bainville. C’est un endroit où se rencontrent des femmes et le monde qui m’intéresse, ce monde que ni Anna ni le bureau ne sont capables de m’offrir.

Ce dont je me rapproche cesse d’être moderne.

Il y a un an, j’ai quitté mon poste comme expert juridique, je me suis trouvé un autre travail ailleurs, et rien. Ni mes vêtements, ni mon assurance, rien de cela ne convainc mes collègues. Je ne sais pas où a disparu le monde que je cherchais. Les femmes que je rencontre cessent de m’attirer, perdent leur fraîcheur. Leurs jambes, leur temps se réduisent, et il ne reste plus rien d’elles, pas même un souvenir.

Tout mon espoir est dans Bainville. J’ai pris une chambre à l’hôtel Festival.

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Je me suis assis sur le lit, j’ai vérifié la couette. Je m’attendais à plus que ça. Le temps m’a surpris, soudainement il a rempli toute la pièce, et il va remplir des nuits et des journées entières.

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La nuit je n’ai cessé de me rouler d’un côté puis de l’autre, je n’arrivais pas à dormir. Le monde intérieur et le monde extérieur…On ne peut rien arrêter, rien rattraper.

*

Je me suis endormi. J’ai fait ce même rêve dérangeant, je suis à nouveau déçu de ma vie. Au milieu de Bainville, de cette ville si belle et pourtant suspecte où venait se reposer l’auteur des Souffrance du jeune Werther, et qui aujourd’hui se gonfle de matières informes, de tissu et de verre qui l’empêchent de s’effondrer. C’est au milieu de ces magasins de TISSUS et de VERRE, au milieu de la naissance et de la mort, au milieu de ma vie embrouillée que je perds toute finalité. Les frontières s’estompent, y compris les quatre murs remplis de fumée de cigarettes, et je ressens à nouveau le goût d’aimer, je recommencerais bien une histoire d’amour.

Ce qui me sauverait serait peut-être un coup de pistolet qui me réveillerait avant que ma tête ne commence ce rêve, qui sait, qui sait. Si quelqu’un avait retenu ma main, mais non, je préfère ne pas y penser maintenant. Je veux de l’amour. Intensément, pas comme avant. Et si quelqu’un me demandait de décrire avec des mots cet amour que je désire, il ne resterait plus qu’à le décrire comme quelque chose de pur, de transparent, mais même après ces mots, il y aurait encore tant de choses à expliquer.

*

L’été. L’air qui vibre. On dit que l’air vibre comme s’il se réjouissait de cette chaleur, mais moi ça me fait peur. Cela me rend nerveux. Cet air me fait comprendre tant de choses, car le seul synonyme de névrose est bien le mot conscience. L’air et ma conscience vibrent. Et tous les deux me font comprendre…Comme le vent qui souffle parfois.

J’ai besoin de quelque chose, sinon je vais finir par me noyer.

Il faut certainement que j’oublie ce stylo que j’ai vu en rêve, tout blanc, en plastique, avec le logo de l’Union européenne. Ce stylo…avec le logo de l’Union…qui grave au lieu d’écrire, car celui qui le tient s’acharne à écrire avec sur une surface pour laquelle il n’était pas conçu par son inventeur… ainsi le stylo dans ces conditions injustes grave sur une planche lisse de couleur beige deux lignes bleues et courtes qui s’interrompent pour former un V.

 

2

Le festival de cinéma de Bainville est une fête pour les fans de cinéma, mais aller voir un film ne ferait que m’énerver encore plus. Je ne dois pas permettre qu’on me tire une balle de cinéma dans la tête, ce serait bien trop risqué de me lever et d’aller dans une salle de projection. Un film n’est qu’un caprice pour ceux qui vivent sans souci. Il est insignifiant de part sa courte durée d’existence.

Une vie entière ne suffit pas à changer sa vie – allez donc comprendre ce qui se passe dans l’âme humaine à la sortie d’une salle de cinéma ! Pourquoi tant d’humiliation, d’où vient cette capacité à se soumettre à un prétendu changement, quand le prochain film déclenchera un autre changement tout aussi radical ?

Tellement de gens succombent aux films, tant de tyrannie, tant d’obscurité. Je déteste l’atmosphère des salles de cinéma, je déteste savoir que les autres ont devant les yeux la même chose que nous, qu’ils ressortent les mêmes fiches formatées pour parler de leurs émotions, qu’ils entendent le même appel mystérieux. Je déteste quand ils s’agglutinent autour de l’écran à la fin, quand ils se collent à l’équipe de tournage, à l’acteur, au réalisateur, à leur prise de position, à l’amour libre, au malheur. Je déteste quand les gens se divisent en camps différent à propos des sous-titres, quand ceux qui sont assis suivent avec haine ceux qui veulent se lever, et passent leur temps à juger et à jouer aux arbitres, tout en tremblant de confusion. Dans ces moments je baisse la tête, de honte, probablement parce que j’ai l’impression d’être un espion ou un détective.

*

Ceux qui veulent rester seuls n’ont qu’à aller au cinéma, parce qu’un film regardé en public modifie nos proches. Alors que j’essaie d’incliner mon corps dans la direction opposée à celle de l’acteur principal, Anna incline le sien dans celle de l’acteur, et se dispute avec moi pour savoir si le film allait plutôt dans ma direction ou dans la sienne.

Le film a-t-il répondu à la question de savoir si Bertrand est con ? Il a soutenu l’amour, maudit l’esprit raisonnable, donné raison à la philosophie qui prône le besoin de vivre et de profiter de chaque minute ; ou il plutôt du côté de ceux qui voient se pointer à l’horizon le cancer, son message est-il donc qu’il faut profiter de la vie dans la duré qui nous est octroyée, et consacrer un certain temps au deuil, au sommeil, économiser le temps? Fumer ou ne pas fumer ? Rester fidèle ou pas ? Le festival de cinéma en fait toute une histoire qui finit par faire vomir le soir. J’ai passé des années à me farcir le crâne de convictions de type A, et je ne vais pas laisser quelqu’un me convaincre du contraire en une heure. Non, je n’aime pas les films.

Je cherche la permanence, la lenteur. Je cherche à congeler le monde. A lui rendre son calme, à l’aider à le retrouver.

Avant de partir, je me suis acheté un Leica manuel, le même appareil photo que possède mon père biologique, Štern.

*

Il me pend au cou et s’y balance. Je suis assis sur le gazon devant le bâtiment A de Bainville et je pense à mes proches. L’air se met à vibrer, je commence à avoir mauvaise conscience : n’ai-je pas fait du mal à mes proches ?

Je pourrais venir en aide à quelqu’un, oui je pourrais bien le faire.

Je me suis levé et me suis dirigé vers le bâtiment A.

Je marche, je marche, tout s’effondre en chemin, je regarde la peau nue, les jupes tout en m’en prenant à moi-même, tout en rêvant.

*

Sur le mur un signe dit PONT, c’est une inscription provisoire, un morceau de papier plastifié tout juste sorti de l’imprimante.

Le monde moderne, qui est prêt à quitter le monde à tout moment.

Le temps d’un bref éclair, un mac portable tout blanc qui s’ouvre et se ferme.

 

3

Dans les bureaux loués du bâtiment A de Bainville se succède un nombre variable d’aveugles, un homme et une femme, le président du comité et son assistante, Lucie.

Le président est assis vautré à la table, les mains croisées derrière la nuque. Un enfant qui a grandi trop vite, filiforme, même sa coiffure est vieillotte et filiforme. Un homme démodé et inoffensif. Je me comporte de façon respectueuse avec lui, je m’assieds là où il me l’indique.

Lucie est devant la photocopieuse. Une jambe bien ancrée au sol, l’autre dans une pose de ballet. Ses mains se posent et se lèvent, pressent, empoignent puis se reposent. Ses yeux suivent la machine, regardent dans le trou, sans pouvoir se décider, sans rien voir, mais reviennent le temps d’un bref instant à l’endroit où je suis assis, moi le nouvel arrivant. A ce moment, les mains étreignent la machine et la rapprochent plus près du corps en gage d’assurance, comme s’il s’agissait d’un ami silencieux et secret.

Son corps n’est pas beau, ai-je pensé en la regardant à nouveau. Rien (même pas la couleur de la photocopieuse) ne correspond à ce dont j’avais rêvé, et pourtant, et pour autant…je ressens quelque chose d’agréable.

*

Je veux aider.

Personne ne s’en est étonné, au contraire.

« Les aveugles ont besoin de guides humains, on ne peut pas se servir de chiens dans cette foule », annonça le président, enfoncé dans sa chaise. « On a donc besoin de chaque personne. Toute main, toute jambe nous sera utile. »

« Mais surtout », dit Lucie avec un enthousiasme enfantin en interrompant le discours du président, et en se détachant de la photocopieuse qui tomba à terre, « on a installé dans la colonnade un café qui s’appelle Obscurité, c’est une idée géniale qui remporte un grand succès, les gens font même la queue. »

Il fallait bien que je pose d’autres questions, non pas que ce café mobile où on ne voit rien et où on peut consommer m’intéresse, mais parce que je m’imaginais Lucie en train de plonger dans les flots du discours du président, toute jeune, enthousiaste, fière de la souffrance des aveugles. Pauvre enfant. Un enfant bête qui se jette dans le courant de quelque chose qu’elle ne comprend pas, un tel enfant peut facilement s’y noyer, et en ce qui me concerne, pour ce qui est du sauvetage des jeunes femmes en danger de noyade, je fais partie de ces romantiques encore plus enfantins que cette femme qui en train de se noyer.

Mais il y a la prostate.

Pour ce qui est du courant du président et de la bêtise de Lucie, il en adviendra autrement, ce sera tout le contraire, comme on dit, me suis-je dit en refermant ma valise où je transporte ma vision schématique des choses.

Le courant, dans lequel elle a plongé, est faible, et va s’affaiblir. Le président commence déjà à souffrir…de la prostate.

 

Traduit par Philippe Noubel